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Cabanes d’ailleurs

J’ai passé mes jeunes années à construire des cabanes, sous les draps, sous la toile cirée d’une table de jardin, ou prétextant des expéditions robinsonnes. Depuis bientôt vingt ans, j’ai réactivé cette passion enfantine par la photographie. Par des images soigneusement naïves, je dresse un inventaire ludique et compulsif de ces petites constructions rudimentaires et anonymes.
Mes trouvailles sont le fruit d’une pérégrination buissonnière, le long des routes, au fond des bois, par dessus les clôtures de jardin, en bord de mer ou au delà du cercle polaire. Je multiplie les destinations souvent dans la seule intention de cueillir des cabanes, comme d’autres vont aux champignons.

Née en 1971, je vis à Toulouse. C’est lors d’un voyage en vélo/sacoches de Paris jusqu’à Prague, en 1999, que je commence à fixer les cabanes sur mes pellicules.
Je parcours la France, toujours en vélo, les rivages de la mer du nord jusqu’au Danemark. Au Québec, mon mari écrit dans notre carnet de voyage: «Tant de cabanes… je garde tout mon sang froid, amusé par cette pérégrination au rythme de l’escargot, ou plutôt du bernard-l’hermite.» Je trouve quelques perles au Maroc et dans l’archipel maltais, mais je reste davantage aimantée par celles du septentrion. En Islande, je fais arrêter la voiture à chaque apparition d’un toit végétalisé ou autre bicoque.
En 2007 meurt dans la jeunesse Rémi Dauphinot, mon complice, mon sherpa. Un obstacle arrivant rarement seul, je développe une maladie motrice dégénérative. Chaque pas se mérite. Je pose mon reflex pendant plusieurs années.
Je pars en Norvège en 2013, dans l’archipel des Lofoten, car je sais que là-bas, la cabane est reine. En 2015, j’expose au festival de la cabane Passion Robinson, en Belgique. En 2016, à la médiathèque de Fonsorbes.
Je développe d’autres thèmes photographiques et une pratique picturale, mais je reste identifiée comme «la fille aux cabanes».